À l’occasion de la Journée internationale du sport féminin qui a lieu le 24 janvier, nous avons eu envie d’aborder avec vous l’origine et l’objectif des activités sportives non-mixtes.
« Au début du XXe siècle, la non-mixité est, face au sexisme, le seul moyen, dans un premier temps, de développer la pratique sportive des femmes », explique la sociologue Béatrice Barbusse dans son ouvrage Du sexisme dans le sport. En effet, Pierre de Coubertin, le père de l’olympisme, refusait catégoriquement que les femmes participent aux Jeux olympiques. En 1922, la Française Alice Milliat a dû se battre pour arriver à organiser les premières épreuves féminines des Jeux olympiques.
La non-mixité est également présente dans les espaces d’entraînement physique. Au courant des dernières années, plusieurs centres réservés aux femmes ont vu le jour. Même si certaines personnes critiquent ces initiatives, l’existence de ces lieux demeure justifiée et légale.
Une cause a été entendue en 2006 en Colombie-Britannique, où un homme qui avait porté plainte contre un gym réservé aux femmes a perdu sa cause. « Le tribunal trouve que la possibilité de faire du sport à l’écart du regard des hommes relève des droits à la sûreté, au respect de la vie privée et à l’égalité des femmes. Ces droits sont aussi protégés par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ».
Alexandra Ketchum, professeure à l’institut d’études de genre, de sexualité et d’études féministes de l’Université McGill, s’est penchée sur les espaces réservés aux femmes aux États-Unis et au Canada, de 1972 à aujourd’hui. « Nous ne vivons pas dans une société égale, rappelle-t-elle. (…) Avoir des espaces dans lesquels les communautés avec moins de pouvoir peuvent se réunir est important et constitue une étape vers une société plus juste et équitable ».
C’est en 1916 que la YWCA Québec a fait construire le Douglas Hall qui comprend une piscine et un gymnase. L’organisme dédié aux femmes ajoute ainsi à ses activités régulières des activités sportives et sociales pour les filles. Encore aujourd’hui, même si la programmation des loisirs de la Y comprend des activités sportives ouvertes à tou.te.s, comme les cours de natation par exemple, une grande majorité de cours demeurent réservés exclusivement aux femmes*. Ces espaces non-mixtes favorisent le bien-être et la sécurité des femmes et contribuent au sentiment d’appartenance à l’organisme.
Marie a choisi de bouger au rythme de la Formule flexible, une offre d’entraînement en groupe réservée aux femmes que propose la Y. Pourquoi? « J’ai déjà été abonnée à des salles de sport mixtes, mais je me sens plus à l’aise de m’entraîner avec d’autres femmes, particulièrement pour des cours en groupe, l’ambiance est toujours bienveillante ».
Pour en savoir plus sur la Journée internationale du sport féminin
Pour découvrir l’offre d’activités sportives réservées aux femmes de la YWCA Québec
* Terme parapluie pour définir toute personne qui se retrouve à travers le spectre du genre féminin.