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À l’occasion du 150e de la YWCA Québec, nous avons demandé à l’illustratrice Paquet de trouble illustration d’imaginer des scènes mettant de l’avant les différentes personnes qui animent la Y depuis sa création. La murale réunissant les 10 illustrations sera visible sur notre façade pendant toute l’année 2025. Découvrez l’histoire derrière chaque scène à travers une série d’articles disponibles sur notre page spéciale 150 ans.
Les résidentes de la YWCA Québec
Depuis sa fondation en 1875, la YWCA Québec a été un refuge pour les femmes en quête de sécurité et d’autonomie. À travers les époques, elle a su s’adapter aux réalités sociales et économiques de ses résidentes, offrant un soutien adapté à leurs besoins changeants.
Les débuts : jeunes travailleuses et femmes en difficulté (1875-1911)
Dans un contexte de forte précarité, la WCA Québec a d’abord accueilli les jeunes travailleuses immigrantes et les femmes en difficulté sociale. Les premières étaient souvent des jeunes filles venues des Îles britanniques ou des campagnes du Québec, cherchant à s’établir en ville et travaillant comme domestiques, vendeuses, enseignantes ou ouvrières. Les secondes incluaient des femmes dites « égarées », comme d’anciennes détenues, celles ayant eu recours à la prostitution ou les jeunes filles mères.
L’approche de la WCA visait la réhabilitation par le travail et la foi. L’institution faisait face à des résistances sociales et des tensions financières, mais elle est rapidement devenue un pilier du soutien aux femmes protestantes dans une société québécoise encore marquée par la répartition des services sociaux selon les croyances religieuses.
Modernisation et diversification (1912-1939)
Avec la transformation de la WCA en YWCA, l’institution se modernise et attire une nouvelle clientèle, principalement des jeunes femmes de la classe moyenne, souvent issues de l’immigration britannique, venues chercher du travail en ville. Employées de bureau, enseignantes et étudiantes deviennent des résidentes, profitant des services de logement et de formation de la YWCA.
Durant la crise économique des années 1930, l’association offre temporairement un refuge à des femmes au chômage, bien qu’elle reste sélective en favorisant les protestantes et en limitant l’accès aux catholiques. L’éducation physique et les clubs permettent aux résidentes de développer leur autonomie, mais les tensions entre valeurs traditionnelles et aspiration à l’émancipation persistent.
Une ouverture graduelle (1940-1967)
Pendant la Seconde guerre mondiale, la YWCA accueille une nouvelle clientèle féminine active, mais la pression sociale d’après-guerre pousse de nombreuses femmes à retourner au foyer. La YWCA adapte alors son rôle en soutenant les jeunes mères, les immigrantes et les réfugiées.
Les mutations sociales du baby-boom et de l’urbanisation favorisent une diversification des services, notamment des programmes éducatifs et sportifs. La clientèle s’ouvre progressivement aux francophones catholiques, illustrant l’évolution des mentalités et du rôle des femmes dans la société.
L’affirmation sociale et la résistance aux crises (1968-1995)
Les bouleversements sociaux des années 1970 transforment la clientèle de la YWCA. L’institution accueille désormais des femmes touchées par la pauvreté, la violence conjugale et la monoparentalité croissante. L’essor du mouvement féministe et la laïcisation du Québec renforcent le rôle de la YWCA en tant que ressource sociale plutôt qu’organisme religieux.
Un refuge essentiel dans un contexte de crise (1996-2025)
Aujourd’hui, la YWCA Québec est plus que jamais un refuge pour les femmes vulnérables. L’itinérance au féminin, la violence genrée et la précarité résidentielle sont des enjeux majeurs auxquels elle répond avec différents programmes d’accompagnement.
La clientèle s’est diversifiée, incluant des femmes fuyant la violence conjugale, en réinsertion sociale ou issues de l’immigration. L’institution s’ouvre aussi aux femmes transgenres, renforçant son engagement envers l’inclusion.
L’histoire des femmes de la YWCA Québec illustre à la fois les luttes et les progrès des femmes dans la société québécoise durant les 150 dernières années. Elle témoigne également de la résilience et de la solidarité féminine à travers le temps.