Soutien aux femmes
À l’occasion du 150e de la YWCA Québec, nous avons demandé à l’illustratrice Paquet de trouble illustration d’imaginer des scènes mettant de l’avant les différentes personnes qui animent la Y depuis sa création. La murale réunissant les 10 illustrations sera visible sur notre façade pendant toute l’année 2025. Découvrez l’histoire derrière chaque scène à travers une série d’articles disponibles sur notre page spéciale 150 ans.
La YWCA Québec en temps de guerre
Pendant les deux guerres mondiales, la YWCA de Québec a joué un rôle déterminant dans l’aide aux femmes, aux soldats et à la communauté. Face à l’urgence et aux bouleversements sociaux causés par ces conflits, l’institution a su s’adapter et se mobiliser pour répondre aux besoins criants de son époque.
Un refuge et un soutien durant la Première guerre mondiale (1914-1918)
Dès 1914, la YWCA Québec s’engage activement pour soutenir l’effort de guerre. Elle offre un Service aux voyageurs, venant en aide aux jeunes femmes et aux familles de soldats en transit. Elle organise également des campagnes de financement, notamment pour le Fonds de la Victoire et la Croix-Rouge et offre hébergement et repas aux soldats ainsi qu’aux femmes employées dans les industries liées à la guerre.
Après la guerre, l’organisation doit faire face à une transformation de sa clientèle : plusieurs femmes ayant occupé des emplois pendant le conflit sont poussées à retourner au foyer. La YWCA continue néanmoins à soutenir les veuves, les mères célibataires et les jeunes femmes en difficulté en leur offrant un hébergement temporaire, des repas et des conseils, tout en collaborant avec les autorités pour loger les anciens combattants.
Une mobilisation accrue pendant la Seconde guerre mondiale (1939-1945)
Lorsque le Canada entre en guerre en 1939, la YWCA Québec répond immédiatement à l’appel en mettant ses ressources au service de la nation. Elle est sollicitée par le gouvernement pour gérer des maisons d’hôtes destinées aux familles de militaires et aux soldats en transit. En 1941, elle ouvre un centre d’accueil à Valcartier, où elle organise des services de cantine, des cliniques pour bébés, des soirées chantantes, des parties de bridge, des concerts et des espaces de détente pour permettre aux soldats et à leurs proches de lire ou d’écrire des lettres.
L’organisation prend également part aux actions humanitaires internationales en contribuant au Fonds spécial pour les réfugiés de guerre, en accueillant des jeunes Japonaises déplacées et en soutenant le Fonds de la Victoire dirigé par Mme Winston Churchill. À l’échelle locale, la YWCA Québec contribue entre autres au rationnement des denrées en supervisant l’attribution de coupons alimentaires et s’implique dans les politiques de logement en recensant les chambres disponibles pour les jeunes travailleuses et les familles de militaires.
L’après-guerre et la redéfinition de la mission de la YWCA Québec
À la fin du conflit, la YWCA Québec fait face à une nouvelle réalité : alors que le gouvernement encourage les femmes à retourner au foyer, elle doit adapter son mandat, passant d’un soutien prioritaire aux jeunes travailleuses et aux efforts de guerre à une offre de services axée sur les mères, les enfants et les nouvelles immigrantes.
En parallèle, elle prend part aux discussions sur l’avenir des jeunes et la paix mondiale, confirmant ainsi son engagement social et international. Son rôle dans la reconstruction d’une société plus juste et inclusive se renforce alors que de nouvelles questions émergent sur la place des femmes dans la société.
Un héritage de résilience et d’engagement
L’histoire de la YWCA Québec en temps de guerre témoigne de sa capacité à s’adapter aux crises et à répondre aux besoins de la communauté. De refuge pour jeunes travailleuses à actrice incontournable du soutien aux familles et aux réfugiés, elle a su évoluer sans jamais perdre de vue sa mission : être une ressource pour les femmes et les jeunes filles, quelles que soient les épreuves de leur époque.
Aujourd’hui encore, son engagement en faveur de l’égalité, du soutien aux femmes en difficulté et de la justice sociale s’inscrit dans cette tradition de solidarité et d’innovation amorcée il y a plus d’un siècle.